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Lettre à Frédéric de Sacconay, Mirabeau, 01 novembre 1740
de mirabeauMirabeau ce 1er 9brenovembre 1740
jayj'ay toujours pensé mon cher saconaySacconay que tu prendrois
en tout le meilleur party cestc'est a dire le plus voisin
du repos et de la tranquillité luniquel'unique bonheur de la
vie, bon dieuDieu mon cher piladePilade que nous raisonnerons
quand nous nous retrouverons, jayj'ay toujours eu besoin
de toy, mais tu ne trouveras pas que j'en aye
moins, quoyque le marquis de st georgeSaint-Georges m'aye a
asseurément bien soutenu, mais enfin nous ne nous
nuirons point, a ce sujet mon cher amy je me
trouve fort bien de ton exactitude, ne vas donc pas
la laisser choir dans la rivière a ton ordinaire
car ce commerce suivy me mettra a mème de
mouvrirm'ouvrir a toy sur des choses escentielles, car il nyn'y
a pas moyen quand on s'écrit de cent en quatre
et avec toy la confiance ne manque pas mais
<1v> les moyens, je parts dicyd'icy dans dix jours 1 mot biffure[...] et je
vais a mon ordinaire faire une caravane ou le
diable ne comprend goute, ècris moy simplement
1 mot biffure[...] chex mr le francLefranc, avocat général a la cour
des aides, a montaubanMontauban, je te manderay quand je
seray a parisParis, ce que tu me 1 mot biffure[...] dis de ta presse de
lausanneLausanne ne seroit pas a négliger si tu es sur qu'elle
puisse imprimer avec soin et bon papier non pour
mon traité du commerce ouvrage immense pour les conoissances et qui
ne peut ètre prét si tost, mais pour d'autres, adieu
mon cher frédericFrédéric, je conte t'envoyer en ce cas un art
d'aimer françois, n'en parle a qui que ce soit au
monde adieu je tembrasset'embrasse.