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Lettre à Frédéric de Sacconay, Paris, 10 avril 1738
de parisParis ce 10e avril 1738
lhommel'homme que je devois faire agir mon cher frèdèricFrédéric
a la cour de naplesNaples, est maintenant obligé de
se rendre icy pour ses affaires propres et nan'a rien
fait encore, vous m'avès mandé dans votre dernière
lettre que vous connoissiès gens despritd'esprit et qui avoient
négotié dans ce paÿs la, ne pourriés vous pas m'aider
par eux ou par d'autres, voicy le fait de la façon
dont je veux lexposerl'exposer, qu'un seigneur françois avec
nombre de maltoisMaltois et des gens a luy affidès, veut
courir sur les infidèles qu'ils ont choisi pour leur
retraite l'isle de la lampédouseLampédouse lieu désert, et qu'il
demande la protection du roy des deux sicilesDeux-Siciles comme
du prince chretien le plus voisin. vous me rendriès
un grand service mon cher saconaySacconay si vous pouviès
me faire cette affaire, vous méviterièsm'éviteriès la peine d'en
faire le voyage moy meme, ou la dépense dyd'y envoyer
un agent, je suis scais par expérience que les
négotiations ne sont difficiles que dans léloignementl'éloignement
sur tout quand on ne demande rien qui coute. jayj'ay fait
<1v> icy des choses avec aisance pour plusieurs particuliers
ou dans léloignementl'éloignement jauroisj'aurois cru qu'un maréschal
de franceFrance auroit èchoué, donnès moy de vos nouvelles
mon cher, et de vos affaires, pour moy tant pour
mariage, que pour charge et pour entreprise je
suis dans le temps de crise adieu mon trés cher
répondès moy et agissès si vous pouvès
mon frère a eté fait enseigne de vaisseau qui est
tout ce qu'il demandoit et chose sans exemple car
il n'avoit point eté garde marine